Le cri du lapin?!

Clyde, harassé par une dure journée de labeur (les étudiants de la fac du Mirail en anthropologie ont toujours eu le mérite de le faire suer) erra jusqu'au Mylord, où le bruit courait que depuis l'intervention non-préméditée de Gontran dans le monde du miroir, le bar semblait redevenir aussi joyeux qu'avant.

Ses pensées, amas gluants composés de la traîtrise d'une personne qu'il croyait chère, d'une famille Bontemps dont la réputation sombrait vers le déclin et du décès de son frère, le terrassaient dès qu'il avait le loisir d'être oisif. Afin de ne pas sombrer dans la folie pure, il décida de prendre exemple sur Marcus : l'alcool scellerait ses démons, au moins jusqu'au lendemain matin.

Plus excité à cette idée qu'un chaton au salon des boites en carton, il entra d'un pas ragaillardi dans l'ambiance tamisée du Mylord. Le décor avait un peu changé.

Mais quand il voulu commander au bar, il ne trouva personne, hormis peut-être une araignée d'une taille modeste qui dansait le swing dans une flaque de vin. L'humeur était à la joie et à l'insouciance, et Clyde s'adressa à la petite bête avec une voix langoureuse :

- Bonsoir Vous.

A son grand désarroi, l'araignée ne marqua pas un temps de pause pour lui répondre. Ne cédant pas à l'envie de lécher l'alcool renversé sur le comptoir, il regarda les rares badauds du bar, cherchant une tête familière. Trempant son index dans la flaque de vin, collant l'infortuné bestiole à son extrémité, il suça ce dernier, laissant le sang oxydé et l'alcool raviver sa langue. Il marmonna alors :

- In vino veritas.

Un verre empli d'un sang à l'odeur exquise apparut comme par magie devant le nez du fils Bontemps. Sortant de derrière le comptoir comme un diable de sa boite, un individu aux traits dissimulés par une ample capuche bondit aux cotés de Clyde, sans pour autant renverser une goute du précieux liquide, présent dans le contenant qu'il avait en main.

Alors ?! Bien remis de vos émotions ? Je me doute que la perte de votre grand-père doit vous causer un émoi terrible ! Oui, terrible !

L'ancien prince fadet posa une main qui se voulait réconfortante (mais qui s'avéra relativement poisseuse) sur l'épaule de son interlocuteur.

Tout se perd, mon bon ami. Ce bar était jadis un lieu de luxe où la bonne société pouvait se rencontrer sans craindre les nuisibles et les parasites. Il serait de bon ton de mettre un bon coup de balai, qu'en dites vous ?

Paul étant toujours assis dans son habituel coin du mylord avec son verre de bourbon, leva un oeil étonné a la vue du princz fadet?

Il s'approcha donc du duo étrange que formé le fadet et le bontemps.

Bonsoir messieurs. Innocent! Et vous votre nom est Clyde c'est cela? Alors comme ça mon cher innocent votre mort prématuré aurait était largement avancé? Il semblerait que vous soyez en un seul morceau.

Un frisson désagréable traversa son dos lorsque le verre apparu, tic récalcitrant devant la magie. Cette voix était aussi familière et agaçante que celle de son ancienne épouse. Une voix qui l'avait guidé sur un chemin sanglant dont Clyde n'avait jamais eu envie. Rentré d'une conférence en Irlande, il n'avait jamais voulu de ce poids sur ses épaules. De ces responsabilités familiales. Mais comme un ancien manteau d'un goût douteux, l'appartenance à une famille lui pesait autant qu'il sentait le vieux renfermé. Mais en l’absence de son père, il se devait de maintenir discrètement les choses telles qu'elles étaient.

Mais son bon vieux côté littéraire revînt, et il s'adressa directement au petit personnage qui s'était joué d'eux :

- Mais pour qui sont ces serpents qui sifflent sur "nos" têtes?

Il marqua une pause, regardant tour à tour le faux Prince et Paul, et sourit d'un air malicieux :

- Il faut croire qu'ils sont ici. Un serpent pour M. Howe, qui est bien trop opportuniste pour être animé des meilleures intentions. De toute manière, pour être un bon politicien il faut bien savoir se laver les mains de toute cette... crasse qui les ternit.

Son visage enjoué et malicieux laissa place à un air contrarié. Il répondit d'un ton sec, alors que les mots de Paul fondaient sur sa proie Fadet, avides de curiosité :

- Je ne pense pas vous avoir donné le droit de m’appeler par mon prénom. Peut être vous permettez vous ce manquement à l'étiquette devant mon Duc, mais pour quelqu'un comme vous, M. Manseim sera tout à fait convenable, M. Howe.

Il sourit alors à son généreux étancheur de soif :

- Et un serpent pour notre ex-prince, pour m'avoir fait l'honneur d'une violente valse politique et dangereuse avec mon grand père. Mais qui de ces deux serpents possède le venin? Et si les nuisibles vous importunent, pourquoi n'avoir pas laisser faire Gontran, qui nourrissait des desseins semblables? Et que me vaut ce breuvage si gracieusement offert? Avez-vous un nom par lequel vous appeler?

Clyde était parfaitement détendu. La conversation était encore aux épées de bois. Que le fer reste au fourreau lui convenait parfaitement. Il décida de laisser la main du Fadet sur son épaule, ses questions étaient bien plus importantes a ses yeux que cette présence nauséabonde.

L'étrange individu encapuchonné éclata d'un rire strident en plongeant son regard énigmatique dans celui de Clyde.

Ô rage, ô désespoir, quel dilemme que le votre, petit buveur de thé. Autant vous le dire sans ambages, je suis coupable. Tel est mon nom, point un aveu, je le précise. Un surnom bien sur, mais de circonstances, vous en conviendrez.

Moqueur, sérieux ? Comment le savoir face à un vampire aussi instable.

Ce verre de sang est un gage de sympathie. Votre père est un très très vieil ami. D'où mon jeu avec votre papy si sympathique. Trop de méfiance tue la confiance, ce qui constitue un crime. Buvez, plaisantons, passons un bon moment car ils sont rares.

D'un claquement de doigt, Coupable Fadet attira l'attention du DJ qui, la mort dans l'âme, changea la play-list pour en diffuser une personnalisée...

Spoiler:

https://www.youtube.com/watch?v=oromrP0iu3E

Paul crispa les mâchoire au parole du Bontemps heuresement "Coupable" intervint et donna a paul la réponse qu'il attendait ayant eu ce qu'il recherchait ce dernier regarda les deux hommes.

très bien je voulais ôtez le doute qui subsistait quand au fait que Innocent fadet soit mort sur ceux messieurs je vais prendre congés des affaires urgente m'appelle ailleurs.

Paul ce fendit d'une légère révérence et ce prépara a quitté les lieux.

Décidément, le Fadet l'amusait beaucoup. Alors que retentissait Edith Piaf et que la Môme parcourait de sa voix mordante les alcôves du Mylord, Paul Howe s’éclipsa et laissa le rejeton Bontemps en face à face avec Coupable. Mais étrangement, la tension ne monta guère ; ils n'en avaient pas besoin. Coupable était trop instable pour être sujet à porter de l'attention aux choses, Clyde pour sa part se laissait prêter au jeu. Il sentit le verre de sang frais et en bu une gorgée.

- C'est vrai qu'il est délicieux. Dites, une histoire a circulé récemment, qui prend presque la forme d'un conte, parlant d'un cercle d'arbres dans lequel on peut obtenir gloire, pouvoir, fortune. Vous voyez?

 Clyde n'avait rien à perdre. Il savait Coupable capable de l'emmener danser durant la nuit de Walpurgis, avec démons et sorcières. Il n'était en sa présence que parce que le Fadet l'avait bien voulu. Autant lui emboîter le pas.